Au commencement tout était mouvement Ou unité je ne sais plus Beaucoup furent pris dans les courants Tourbillons de paradoxes vicieux Démonstrations absurdes et dialectiques Seuls s’en sortirent alors Ceux qui marchent sur les eaux Ceux qui vivent dans un autre monde Ceux qui prêchent de ne succomber Ni aux péchés ni aux pommiers On les croise encore de nos jours Poursuivant leurs auréoles La Terre souffrait alors de son ego Surdimensionné au centre du vide Quelqu’un l’a remise à sa place Et nous ne brûlons plus que d’un côté
Oh je vois bien votre éclat matinal Etincelles et merveilles de ma solitude Mais que diriez-vous d’aller faire un tour ? Je voudrais rêver sans être dérangé
Un jour un singe m’a dit être mon père Dieu est mort sous le choc Et le primate sous mes coups amers Je revoie encore le sphinx s’esclaffer : « Qu’aurais-tu donc fait à ta mère ? » Depuis je me sens sans attaches Comme un électron libre égaré Cherchant partout sa partie positive Je vis mais comme un cadavre exquis Que Picasso aurait tenté de peindre Diffracté comme une onde lumineuse Aussi indécis qu’un chat en boîte Car nous sommes à l’ère des serres Celles des aigles ou des infrarouges Qui arrivent et ne repartent pas Pour mieux nous brûler par derrière
Oh je vois bien votre éclat matinal Etincelles et merveilles de ma solitude Mais que diriez-vous d’aller faire un tour ? Je voudrais rêver sans être dérangé Voyager sans interférences à la vitesse de la pensée Goûter le vin des elfes et me mettre en route Vers Ambre la royale ou Mù la secrète Croiser le fer avec Musashi et D’Artagnan Rendre visite à Cyrano sur la lune Peut-être y croiserions-nous Jean ? Ou qui sait, un Pierrot ?
Prête-moi un peu de ta poudre Peter Que je visite tous les pays imaginaires