Comme Tell, je vivrai parmi mes oies,
Avec mes amers et insolubles patois.
Je claquerai ma porte aux étrangers
Qui viennent errer devant nos vergers !
Je hisserai mes couleurs au beau fronton
Croix blanche sur un fond rouge Dunant...
Je mettrai un garde UDC à chaque bastion
Pour protéger notre lac des quatre cantons.
Je me ferai banquier, d'une servile infamie
Pour tirer le meilleur profit de la misère d'autrui…
Je m'arrangerai pour que les fruits d'autres pays,
Viennent fructifier derrière mes hauts murs blindés…
J'inciterai les nombreux enfants de mes hôtes,
À participer à l'effort commun pour ma hotte…
Je louerai aux monarques Montana et Verbier,
La neige artificielle en plein mois d'été…
J'enverrai mon grand saucier Couchepin
Vanter le bonheur des indigènes transalpins…
Et si ça ne suffit, je déterrerai de mes vieilles racines,
Farinet ce vieux rebelle et Heidi la fille sereine...
J'enverrai ma tendre et douce calamité Rey
Au Darfour revendre mon excédent millet…
Et Jean Ziegler comme porte parole Onusien
Chez la grande horde de petits tyrans africains,
Dont les peuples meurent toujours de faim…
Je serai helvète jusqu'au bout des doigts,
Fier Ô grand Tell ! De vivre parmi tes oies…