Aimer la vie par tous les pores du sensible,
ignorer autant qu’il est possible
le jugement premier, le cynique
baptême des débuts, l’irrévocable
permis de démolition.
Aimer la vie jusqu’à s’affranchir de l’immuable.
Aimer la vie par dégoût et refus
de toute soustraction, par ignorance,
aveuglement d’insecte aux ailes
trop tôt brûlées par l’espérance.
Aimer la vie par abandon, noyade, laisser-aller
dans les profondeurs insondables
où nos âmes de marins s’échoueront peut-être
sans savoir, agrégées enfin à toute mémoire
et délivrées de toute appréhension.