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Écho
En l’onde qui te prit l’homme de tes désirs
Tel un miroir ouvert sur un grand précipice,
S’échappent au gré des flots les pleurs et souvenirs
De ton œuvre infinie en quête de Narcisse.
Nymphe au destin brisé, roulant par les torrents,
De larmes, ta cascade est chute en la rivière,
Et l’eau calme et profonde, où tes doux sentiments
Se meurent à jamais, devient ton cimetière !
Le malheur de l’amour est d’aimer sans retour
Et de se perdre soi dans cette turbulence
Puisqu’un chant mélodieux devant un esprit sourd
Se confond au néant et se rend au silence.
Écho, seule ta voix, et par elle ton cœur,
Des étangs aux forêts, vient prolonger ta peine,
Et, par-delà des monts, tous les propos en chœur
Se répètent en toi dans une plainte vaine.
©
Chaptal
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