cette pièce est un cube géant
dont un demi-mur est un haut vitrail vierge.
tout le jour je regarde le vent. sans le voir.
si ce n’est sa force. il n’est que par ce qu’il déplace.
ce qui vit. ce qui est mort. ce qui dort.
je regarde dehors.
je veux comprendre le vent.
je vois le bout des arbres.
et leurs fruits secs d’automne
secoués,
incrédules de n’être pas partis
ni tombés.
et le vent berce les branches qui dorment et leur fait croire qu’ils dansent.
cette bonté du Seigneur, invisible et glissée
dans la douceur d’une mère.
pour les nuages, loin au-dessus, c’est décidé.
ce sera l’est.
et ces fruits oubliés dans décembre,
longues langues grises et sèches,
se tendent un coup vers eux, puis
enfin dans le sens de la marche.
mais la tige même qui conduisait hier la sève
aujourd’hui les tient. les garde.
n’est plus que ce qui les pend.