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Cendres et lumière
Terre de feu, terre d’exil
Desséchée par des empruntes stériles
Ombres résiduelles
Fragments de l’humanité
Êtres confondus dans le chaos universel
Terre assoiffée, tarie,
Lavée de sueur et de sang
Holocauste éternel
En ce moment crépusculaire
Si fragile, une femme prie
Prosternée, le front posé sur le sol
Elle prolonge ce mouvement
Sa tête fendrait la terre pour la rendre fertile
Drapée par le ciel, aux franges de soie multicolores
Son seul espoir est de réapprendre
À contempler les étoiles argentées
De rêver d’un arbre
Déployant aux vents ses branches de générosité
De réanimer des regards
Et redonner vie parmi les décombres du passé.
Ombres de désirs, rêves aux couleurs multiples
Effaçant les traces de tortures
Une femme accroupie le visage caché par sa chevelure de feu
S’enferme dans ses genoux.
Perdue dans ses pensées, elle flotte comme un mystère
Dans ce paysage réinventé
Telle une page blanche volante dans cette nuit d’été
Où prennent forme des formes phosphorescentes, incrustée de lumière
Dans un rayonnement de lune,
Où un visage se mire parmi ces cendres
Dans les déchets d’une terre immonde
Une femme accroupie se lève et reste debout
De ses bras conciliants,
Elle voudrait rassembler l’univers
Dans cet éclatement du silence
Où le chant imperceptible des oiseaux
Se confond avec le cri des enfants
Qui éclairent les regards des passants
Dans cette terre d’amour et d’espoir
Elle voudrait contempler la beauté
Se vider de sa substance amère
Émerger d’une nuit veloutée
S’élancer vers des étoiles dorées
Se baigner dans cette blanche lumière de mercure
Et respirer tous les parfums de l’air
Terre de désirs et de rêves
D’incertitudes et de passions
Terre de liberté, hostile
À toutes formes d’invasions
Obstinée, défiant le conquérant
Imperturbable, elle reste souveraine
Son nom est PALESTINE.
©
Meguedad
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