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Camus au fer au Panthéon
Mon cher Camus ! Je sens que tu pestes
Contre ceux qui se battent sur tes restes.
Ils veulent te mettre au fer au Panthéon,
Ta mort ne leur a pas suffit, ils veulent cueillir les fruits
Ce n’est pas ton corps qu’ils veulent, c’est ton cadavre.
Que veulent-ils tous ces charlatans suceurs de sang,
L’homme, l’écrivain, le philosophe, le journaliste
La dépouille, l’anarchiste, l’ami des syndicalistes,
Le révolutionnaire, l’éternel rebelle, le libertaire,
Le français, l’algérien ou l’étranger…
Ils sont tous et toutes dans l’erreur
Et ce n’est pas une nouvelle à tes yeux.
Tu n’as jamais été du patrimoine national français,
Tu n’es d’aucun patrimoine Camus, tu es le monde…
Si tu étais encore là, tu te serais levé contre l’horreur,
Comme tu étais le seul à te lever contre la bombe nucléaire.
Mon cher Camus, ils veulent te mettre au fer au Panthéon,
Alors, que tu es au-dessus de tous les panthéons terrestres.
Cher Camus, tu es la lumière d’entre les deux rives
Ils pensent sans doute dans ce geste apaiser ta colère,
Alors que le débat sur l’identité nationale est sur les braises.
Tu n’es le fruit d’aucune terre, d’aucun parti d’aucune patrie,
Tu es le fruit universel, le phare, que ferais-tu au Panthéon,
Parmi tous ces illustres dont on ne retient jamais les noms.
Reste où tu es Camus parmi les tiens, loin des mercantiles
Marchands du temple…
©
Mohand
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