En vagues, tes cheveux, comme une houle noire
S’échouent en bord de cœur à ma plage vidée,
Qui ensable d’autant ma mémoire ridée,
Roulant les souvenirs en marée dérisoire.
Autour de tes rochers, écueils de poésie,
Tourbillonnent tes maux en mots entrelacés,
Dans le sable émouvant des amours effacés
Où je sauve les miens de leur douce amnésie.
Mais lorsqu’en rose et nuit, le soir s’en va couchant
Les fantômes du jour au grain de peau salée,
Mon âme troubadour s'inspire de ton chant.
Et dans le clair-obscur voilé du vieux menhir,
La peur du lendemain devient un souvenir
Au doux tapis de fleurs en senteur exhalée.