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Frottements mécaniques
Du crépuscule ambré comme un coffre acajou
Sourd une plainte animale : des souffles, des râles,
De fiévreuses promesses aléatoires et pâles :
C’est la croissance revenue qui gonfle ses joues
Et crache sa bile piquante à la face surprise
Du monde combattu.
L’on se réjouit car
Deux atomes d’oxygène ce n’est pas si rare,
Pour un de carbone, ça vaut le coup, ça frise
Le délire.
L’envoi en l’air s’appelle maintenant
Émission ; finis gémissements lascifs, sensuels
Ou soupirs eurythmiques : voilà les usuels
Frottements mécaniques et leurs sournois suintements,
Ces piteuses sources des déclins inévitables :
Le génie capital qui s’illusionne hystérique
Lorsqu’obscène, gras et fier, lourdement affable
Il est là, merveilleux, réussi, symbolique,
Artificiel, lumineux de sa plate bêtise.
©
Tom
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