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TRACES
Ma mémoire, un espace où s'engouffre le vent, Et où planent en strates chimères et goélands, Quand surgit un rapace, siffle l'engoulevent, Œil perçant il menace les anguilles vif argent, enlisées dans la nasse aux odeur de safran. Coups de bec dans la nasse des souvenirs figés, Pétrifiés dans l'impasse des illusions glacées. Les jours fastes il ranime une perle salée Aux éclats de sardane, aux reflets mordorés. Colibri irisé au soleil de printemps, Boit les sucs de l'enfance Des corolles offertes aux éclairs ténébrants. Flamants roses ou bécasses, Cormorans, grues cendrées, Amateurs de filasse, Venez à moi tirer L'écheveau gris limace Vers mes rêves émaillés. Qu'un réveil impromptu me fasse Saisir au vol sorcier Les rubans écarlates de la joie retrouvée.
©
Degand
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