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CHÈRES OMBRES...
Chères ombres du passé, accrochez ma mémoire Comme une planche nue rescapée de ces eaux Qui cachent vainement la noirceur de nos âmes Dans des rubans d'azur qu'entourent leurs chevaux. Accrochez-vous bien fort, vous risquez le naufrage, La dernière étincelle, vous ne la cueillerez Qu'au fond de mon sommeil, sans perdre vos visages Et sauver de l'enfer vos âmes condamnées. Le dernier bout de chair où partager vos rêves Vos mémoires du monde, et vos amours enfuis, Vous ne le trouverez qu'au travers de ma nuit Si vous lâchez mon bras, craignez l'ombre éphémère Des eaux qui vous prendront jusqu'au dernier espoir, Pauvres âmes perdues au fond de ma mémoire.
©
Latger
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