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HYMNE
Je voudrais être une île plantée là comme une dent Et succomber sous les caresses de langues d'écume, Vagues impudentes aux flots argentés et ardents, Me dissoudre dans leur mêlée sans fin qui me consume. Je voudrais être un ciel très secret à l'humeur fantasque Et pouvoir recouvrir et la mer et le continent Me repaître d'amours femelles et mâles, sans masque Admiré des ogres, méprisé par les abstinents. Je voudrais être la terre, brûlée, léthiférée Et ternir de poussière la sérénité des cieux Dans un appel, dans un cri viscéral et, altérée, Boire goulûment la pluie, la semence des Dieux. Je voudrais être le zéphyr, ce satyre invisible, Et trousser la mer, fondre ciel et terre inassouvie, Libérer dans l'espace cette force si terrible, Cette brute cruelle que je porte en moi, la VIE. Avril 1989, Mars 1994. Saint Nizier, Lyon.
©
Gelay
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