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À l’heure du couchant
C’est toujours vers le soir, à l’heure où la nuit tombe,
Que l’obscur champ de l’âme hante le souvenir
D’un éternel brouillard qui semble n’en finir
Et, venant du lointain, les morts quittent leur tombe.
La saison du trépas, aux esprits des vivants,
Se mêle et se confond en mystères funèbres,
Et la vie, à cette heure, ouvre grand les ténèbres
Où se fige le temps et se perdent les vents.
La mémoire divague, en mauvaise fortune,
D’où le moindre regret appelle mille pleurs,
On ne distingue plus ni l’azur, ni les fleurs,
Et, le soleil n’est plus qu’un reflet sur la lune.
Et, naissent, par cette heure, autant de durs tourments
Que d’étoiles au ciel où s’accrochent encore
Les regards égarés dont la nuit se décore
Avec leurs nerfs captifs brûlant de sentiments.
©
Chaptal
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