Un corps est sur la table, vidé de lumière.
J’ai peine à le reconnaître. C’est le passeur qui négociait mes aubes.
La nuit a pris ce corps mais ne l’a pas couvert. Je pourrais modeler son argile.
Il y a comme un cierge au dessus du visage, à l’endroit du souffle. Je vois des djinns dans le bleu de la flamme.
Le crépuscule était une fièvre verte, la veillée d’un enfant malade, le front comme un galet de cire.
Il ne m’aidera plus.
Il y a dans le chant de la terre des bris de verres qui dérivent. Personne n’est plus là pour me couvrir les yeux. Personne pour défendre le pain de mes nuits.
Les clameurs et les plaintes que je dois rallier montent d’un seul puits. Le silence c’est la nuit, elle vous prend comme une infinité de plantes s’accrocheraient à votre corps. Je dois fuir et passer ce haut mur.
J’atteins le jour. Et même là des lames sont spécialement disposées dans l’air.