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Moi, Poilu Vendéen (extrait)
Armé de mon courage et des baisers
De ma douce Aurore,
J’ai pris le train, déguisé
Dans un uniforme multicolore.
Et j’ai vécu tous ces combats
De l’Argonne, de la Marne, de la Somme.
De droite à gauche et de haut en bas,
J’en ai vu tomber des hommes.
Cette guerre de position ;
Ces tranchées, nos fosses communes,
Nous effrayaient par millions,
Moi et mes compagnons d’infortune.
Le ciel s’éclairait jour et nuit
Et la ‘Grosse Bertha’ déchiquetait nos camarades.
Des croix de bois plantées sur des corps enfouis
Dans l’urgence et sous la canonnade.
Les hommes pleuraient, tremblaient de trouille et d’affront
Pendant que de l’Etat Major, avec leurs grands airs,
De mauvais commandements, abreuvaient de larmes le front.
Je m’en suis inondé dans mon âme et dans ma chair.
J’ai conservé les matricules de mes Poilus, de mes copains ;
Les dernières lettres de mes Bleuets tombés au champ d’honneur
Et je les ai rapportés, comme promis, un à un,
Témoignant chaque fois de ces frères de grande valeur.
©
Amajyp
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