L'algérienne
a puisé l'eau de la fontaine
pour apaiser sa soif de connaissance
et ne pas mourir d'ignorance.
L'algérienne
a su voiler ses chaînes
a su pleurer en silence
pour taire sa souffrance.
L'algérienne
a su cacher ses peines
a su noyer ses haines
en offrant le sang de ses veines.
L'algérienne
a sacrifié son adolescence
pour donner naissance
aux enfants de la résistance.
L'algérienne
des Aurès, reine de vaillance
symbole du désert en puissance
n'est plus hélas ! qu'absence.
L'algérienne
mère, fille ou sœur
de tout algérien de cœur
est aujourd'hui synonyme de rancœur.
L'algérienne
c'est : "pas un droit, que des devoirs"
c'est un code peint en noir
par des "machos" sans espoir.
L'algérienne
c'est cette plaisanterie immonde
instituée par des charognes sans vergogne
et qui n'a jamais fait rire personne.
Mais l'algérienne
c'est aussi la bravoure incarnée
c'est une force de résistance innée
c'est une lutte viscéralement acharnée.
L'algérienne
tigresse, à la fois forte et tendre
saura se faire entendre
elle revivra de ses cendres.
L'algérienne
se réappropriera les rennes de sa dignité
elle arrachera sa liberté
d'entre les mains d'hommes avortés.