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Immigrés en Destin
Tous les jours, ces vieux immigrés sont en place,
Ils forment des groupes épars sur la place,
Echangent un mot de temps en temps,
Sourire aux lèvres toujours présent.
Ils sont venus construire nos grands ensembles
En masse on les y parquait ensemble,
Cités fierté de la nation,
Symboles un temps de modernisation.
Que d'autres aujourd'hui cassent à la masse
Pour faire table rase en leurs décombres
D’un passé colonial qui encombre,
De problèmes sociaux qui les dépassent.
Et même si la banlieue est laide
Jamais ces vieux ne retourneront au bled
C’est sans doute mieux car là-bas
Leur pays change à tout-va,
S'y rendre les a dérangés,
Ils s'y sont sentis é-tran-gers.
Et puis ici grandissent leurs petits-enfants
Ils ne veulent pas en perdre un seul instant,
Rattraper l’époque où d'épuisement,
Jamais pour leurs fils ils n’étaient présents.
Ces jeunes, ils n’en comprenaient pas la violence,
Eux qui acceptaient tout en silence,
Désespérés par eux, ne sachant être pères,
Désemparés ici, sans aucun repère.
Mais aujourd'hui c’est du passé,
Ce qui arriva devait arriver
Et il s’ébat le ballet des bus
Autour d'eux, figés dans leur rictus
Immobiles comme des points fixes,
Hommes en paroles peu prolixes.
Qui étaient venus construire nos grands ensembles
En masse on les y parquait ensemble,
Cités fierté de la nation,
Symboles un temps, de modernisation.
©
bleudasi
https://www.youtube.com/watch?v=TuTu1YbnpIA
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