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LITANIES DES BULLES

texte de Lionel-Édouard MARTIN
illustré par Marc BERGÈRE

OUVRAGE ÉPUISÉ

Comme dans ses autres recueils, Lionel-Édouard Martin interroge, avec Litanies des bulles, l’ici et l’ailleurs, le présent et le passé, sollicitant des éléments visuels (la bulle de savon, la treille, la grume, le ruisseau, les yoles…) pour orchestrer l’enchevêtrement de ses méditations sur, tour à tour et tout à la fois, l’évanescence des choses, la mort, l’enfance, le langage, la poésie... Le texte repose sur une structure cyclique (la figure du cercle ouvrant et fermant le livre) ainsi que sur l’emploi de versets disposés en longues laisses fortement rythmées, qui contribuent à donner son unité au recueil.
Les encres de Marc Bergère expriment, dans ce fondu, leurs qualités propres : tantôt légères, tantôt plus denses, toujours sensibles, éthérées et terriennes, aérant et densifiant l’ensemble, étirant le sens vers la convergence de l’œil et de l’oreille, elles amplifient le poème plus qu’elles ne l’illustrent, en suggérant de nouvelles matières, de nouvelles formes, de nouvelles scansions, bien au-delà de l’espace qui leur est dévolu.
 

 

64 pages - Quadrichromie - 13 x 21 cm - Broché
2010
ISBN 978-2-912360-64-9

 
 

CRITIQUES

Nous voici dans un livre où dialoguent le "dedans" et le dehors". Le col d'une chemise, un ruisseau, un arbre, les treilles ou encore une promenade dans Paris sont l'occasion d'une parole d'envol, d'un jaillissement - mais calme, paisible - hors de soi. On est ici dans la rondeur, dans l'aller et le retour, et la figure de la bulle qui donne son titre au livre est signe de la pureté fragile de la parole poétique où l'on entend l'essentiel, finalement : l'enfance, la vie, la mort, toute présence au monde.
Alain Boudet - La toile de l'un

Le poème se construit dans une abondance et un défilement continu de rythmes joliment enroulés dans les harmonies de consonnes et dont les respirations du blanc viennent ponctuer les versets. Quelque chose entre Francis Ponge, pour la précision de la matière et du geste, et paul Fort, pour le lyrisme à la forme scintillante et furtive, prolongé par les encres de couleurs de Marc Bergère aux beaux à-plats oniriques.
A. P. - Lire en Vendée

Nulle quête d’estuaire où piéter de concert avec l’oiseau de flamme. En rupture de mot, le poète avance à glissements de plumes vers les vibrations de l’orbe gonflé de langue maternelle.
Comme la vie, l’allant de la bulle oiseau de perfection  si proche à disparaître s’accueille mains ouvertes. Ce que l’œil voit et veut (treille, œuf, voiles, viscère de bête…etc.) est fouillé par la parole dans des trouées de sens et de non sens. Le frêle suspens saisi par l’œil suscite l’être en naissance du poème et de l’humain avec sa part de noir et de mort que vendange l’enfance. Le ruisseau parole… prend aux morts le bon humus et l’emporte au loin. 
Cependant  cet animal en attente de naître à qui revient sa voix, invente langue et monde comme l’oiseau en couvaison sur le ciel. Un monde qui prend corps avec le lait vivant mordant les lèvres, avec les mots dansant avec les yeux et  scandant le temps,  le temps mortel. Le souffle rompt la cage et adoucit la pierre, change en colliers de fruits mûrs la mémoire des treilles.  La figure du cercle ouvre et ferme le recueil, la mort venant boucler la vie. Mais avant que vienne la mort mesquine, remembrer l’épars, béer à toutes les lèvres dans le jour, peindre encore l’instant du mot. De consonances en consonances, les poèmes de Lionel-Édouard Martin rencontrent les vibrations des encres de Marc Bergère où surgissent comme des êtres en naissance, très denses ou légers tel des pas d’oiseau. Ce qui s’immobilise, ce qui se suspend, ce qui s’envole nous est donné dans la beauté. La clôture se rompt et l’envol se précise.
Les espaces inventifs de  Lionel-Édouard Martin et de Marc Bergère se rejoignent dans le rêve de l’œil, le rêve du mot. Et le lecteur pris dans leurs phalanges rythmiques s’approche de l’énigme de cet être en naissance qui n’en finit pas de naître dans une jubilation de la langue et une recomposition du monde où la mésange, à voix de cendre prend le noir de la voix, le transforme en chant neuf.
Un très beau livre où  on peut piéter longtemps et de concert avec les deux créateurs. 
Jacqueline Persini-Panorias – Poésie Première

 

Écrivain : Lionel-Édouard MARTIN

Poète et romancier, Lionel-Édouard Martin est né à Montmorillon (Vienne) le 10 novembre 1956. Ses études de lettres (il est agrégé de lettres modernes) l’ont mené à la diplomatie culturelle puis à l’enseignement supérieur. Ses nombreux et longs séjours hors de France : Maroc (1981-1992), Allemagne (1993-1998), Martinique (depuis 1998) ont contribué et contribuent encore à nourrir son écriture. Il est l’auteur d’une vingtaine d’ouvrages. Marc Villemain (Le Magazine des livres, juin 2009) évoque ainsi son écriture : « Peu d’écrivains semblent aussi à l’aise dans cette matière de poésie sensorielle, très en chair, odorante […], peu savent aussi bien mêler ce qui, dans les sensations mêmes, l’est naturellement. »

Il est l’auteur de :

Mousseline et ses doubles, roman (éditions du Sonneur, 2014)
Nativité cinquante et quelques, roman (Le Vampire Actif, 2013)
Anaïs ou les Gravières, roman (éditions du Sonneur, 2012)
Brueghel en mes domaines, petites proses sur fond de lieu, proses (Le Vampire Actif, 2011)
Avènement des ponts
, poèmes (Tarabuste, 2011)
La Vieille au buisson de roses, roman (Le Vampire actif, 2010) <...

Illustrateur : Marc BERGÈRE

Marc Bergère est né en 1953 à Mayenne (53).
Parcours scolaire sans problème à l’école communale tout en participant aux travaux des champs de l’exploitation agricole de ses parents, métayers puis fermiers dans le bocage mayennais. Petit séminaire à Laval (Alfred Jarry, le Douanier Rousseau…), lycée Ambroise Paré, début d’études universitaires de philosophie à Rennes et Nanterre avec abandon de la vocation, aide-familial agricole, militantisme de type post 68, manutentionnaire dans un grand journal puis correcteur (juste avant l’arrivée du traitement de texte) et fonctions budgétaires et qualiticiennes dans deux établissements publics.
Le dessin et l’utilisation de la gouache et de l’encre constituent son hobby principal depuis les années 2000 ; il est autodidacte tout en fréquentant assidûment Louvre, Bibliothèque nationale de France (BnF), Centre Pompidou, Palais de Tokyo et trois ou quatre galeries parisiennes, spécialisées dans les encres et le dessin.
Artistes préférés : Giotto, peintres aborigènes d’Australie, Alechinsky, John Coltrane, Fred Deux, Picasso, Bergman,
Sonny Rollins, Soulages, Paganini et les peintres rupestres du Tassili n’Ajjer.
Il a accompagné de ses encres :
Lita...

     
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