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POÈMES POUR ROBINSON

texte de Guy ALLIX
illustré par Alberto CUADROS

J’ai un petit-fils
Quelque part dans le monde
Je ne sais où
Il vit bien loin de moi
Il ne sait rien de moi...

                      Guy Allix

Un grand-père. Un petit fils. Ils vivent loin l’un de l’autre, ils ne se connaissent pas. Peu importe le Pourquoi ? Ce qui compte, ce sont les mots de tendresse et d’espérance du grand-père. Alberto Cuadros est le complice haut en couleurs de ces mots livrés à la page comme on livre une bouteille à la mer.

Publié avec l'aide de la Région Basse-Normandie et du CRL Basse-Normandie
.

 

56 pages - Quadrichromie - 15X21cm - Broché
2015
ISBN 978-2-912360-95-3

 
 
 

CRITIQUES

Bouteille à la mer, lettre ouverte, création pour combler un vide, il y a un peu de tout cela dans ce recueil de poèmes. D’après le premier d’entre eux, ils portent la voix, réelle ou fictive, d’un grand-père s’adressant à son petit-fils qu’il n’a jamais vu et ne verra peut-être jamais.
Mots sur l’enfance et le lointain, sur la transmission impossible, mais aussi sur la vieillesse et le regret de devoir mourir seul (ou du moins sans l’enfance à ses côtés), les poèmes sont beaux et simples et parlent aux enfants de ce qu’on imagine d’eux, de l’âge, de la distance et du temps, mais surtout de l’amour et du regret. Si Robinson est le nom donné à l’enfant, l’île est plutôt celle du grand père, l’île de la solitude.
Anne-Marie Mercier - LI&JE 2016

On ne peut pas dire que la poésie soit fréquemment mise à l’honneur dans les programmes de nos institutions culturelles qui leur préfèrent d’autres divertissements plus en accord avec l’image qu’elles se font de leur public. Elle a pourtant, en Normandie, de dignes représentants. C’est le cas de Guy Allix, auteur reconnu, que notre région adopta dès 1975. Avec Poèmes pour Robinson, il confirme son entrée dans le secteur jeunesse.
Edité sous le label Soc & Foc, le nouveau  recueil de Guy Allix, Poèmes pour Robinson, s’adresse plus particulièrement aux enfants, sans limitation d’âge toutefois, car il contient le témoignage, à la fois tendre et douloureux, d’un grand-père vivant très loin de son petit-fils, Robinson.  Privé de sa présence, il ne désespère pourtant pas de le revoir un jour. J’ai un petit-fils /Quelque part dans le monde / Je ne sais où / Il vit bien loin de moi / Il ne sait rien de moi. C’est ainsi que l’auteur motive toute sa démarche d’écriture. On ne sait à quel événement est dû cet éloignement. Ce qui fait la substance du livre tient à la force de l’attachement que Guy Allix exprime à travers ces pages fréquemment bouleversantes. Sous l’innocente simplicité de mots, on sent l’omniprésence d’un chagrin qui ne s’éteint pas.
Dès que le narrateur aperçoit un enfant, c’est son petit-fils qu’il voit, s’efforçant d’imaginer son visage qu’il désigne par l’île de son sourire, avec un clin d’œil évident au Robinson de Crusoë : Tu habites une mer de silence que même un poème ne peut franchir. On mesure la tristesse émergeant sous la métaphore. Peu après avoir publié Le petit peintre et la vague, un délicieux album qui l’associait à l’illustratrice Martine Delerm (et qui fut édité l’an dernier par Coop-Breizh – Beluga), Guy Allix paraît à son aise dans ce genre littéraire. Rappelons qu’il a publié chez Rougerie, une maison de référence en matière de poésie et qu’il fut, en tant qu’enseignant, très impliqué dans des ateliers d’écriture et l’initiation à la poésie dans les collèges et lycées. Savoir qu’il fut professeur à l’IUFM de Caen et à l’IUT de Lisieux indique assez bien sa vocation de pédagogue. Et l’on ne doute pas de l’intérêt qu’il suscita  auprès d’un jeune public ne demandant qu’à découvrir les bienfaits de la poésie, honteusement évacuée de nos programmes éducatifs. Elle serait pourtant une réponse au cynisme et la violence aveugle des temps actuels.

Illustré par son ami, le Chilien Alberto Cuadros, artiste peintre et plasticien installé à Dives-sur-Mer, qui se situe dans la mouvance du Réalisme Magique latino-américain, Poèmes pour Robinson est un livre pétillant de couleur. La vigueur bon enfant des images en adoucit la nostalgie profonde. Aimer, nous dit Guy Allix, c’est savoir qu’un jour, peut-être, l’amour aussi sera cendre. C’est cette fragilité, cette lucidité, qui constitue alors toute la force d’aimer.
Luis Porquet

Chez SOC & FOC, un recueil a fait un écho singulier à la thématique de ce numéro (1), un écho que vous devez entendre.
Ces Poèmes pour Robinson sont écrits par un grand-père pour le petit-fils de 4 ans qu'il ne connaît pas. J'ai un petit-fils/Quelque part dans le monde/Je ne sais où/Il vit loi...n de moi/Il ne sait rien de moi... C'est l'expression, d'une déchirante simplicité, d'une souffrance d'adulte. Je ne sais si c'est un recueil POUR les enfants, bien qu'il soit écrit pour l'un d'eux. C'est une bouteille à la mer, une parole portée par-delà la distance et le temps, comme un ultime don. Et je sais bien qu'un jour/je ne saurai même plus t'écrire/comme je le fais encore/comme je l'ose encore envers et contre tout... Les mots ici sont la consolation d'une douleur présente et sans doute celle future d'un enfant.
Les poèmes de Guy Allix sont illustrés par un artiste chilien, Alberto Cuadros : ses dessins extraordinaires, aux couleurs explosives, au style nourri d'arts traditionnels, contrecarrent le pathos inhérent au sujet, et insufflent au recueil une ambivalence douleur-joie et une belle vitalité.
(1)
Claudine Charamnac Stupar et Marie Dufon Roche, NVL, revue édité par le Centre de Ressources Aquitain pour la Littérature d'Enfance et de Jeunesse (CRALEJ) http://www.nvl-cralej.fr Bibliothèque Mériadeck - 85, cours du Maréchal Juin, 33075 Bordeaux cedex - N° 204 [p]oser des mots sur les maux

Guy Allix est grand-père et les aléas de la vie font qu’il ne connait pas son petit-fils. Ce recueil bouteille à la mer lui est entièrement destiné, d’autant que le seul lien qui demeure, c’est ce prénom évocateur, où se réunissent la solitude et l’isolement, et qui semble après coup prémonitoire. Ce qui sépare les deux êtres qui devraient simplement s’aimer, davantage que la distance, c’est le temps, et sa vitesse d’inertie, les premières années pour l’un, celles de la retraite pour l’autre J’ai peur de me perdre de me noyer / Avant d’embrasser ton île et ce constat fatal : Et un jour / Tout doucement / Le papy inconnu / S’effacera comme une photo vieillie… Il y a le rire, les yeux, les jeux, Sitôt que je pense à toi / Les mots viennent dans ma bouche / Comme des billes… les mains, les caresses, les bras, la chaleur… Cette tendresse vaine, cette espérance perdue. Guy Allix optimiste espère malgré tout. Sa voix douce monte jusqu’à manquer se briser. Il met en mots ce qu’éloignement et absence signifient. Il parle simplement à Robinson par-dessus le silence absolu. Les illustrations du Chilien Alberto Cuadros qui appartient au mouvement du Réalisme Magique conviennent parfaitement et incarnent l’univers merveilleux et coloré de l’enfance.  Superbe réalisation des éditions Soc et Foc.
Jacmo - Décharge

Ce livre est une bouteille à la mer. Un geste, une intention, une attention, un élan vers…
Robinson, c’est ce petit garçon inconnu du poète. Un petit fils qui porte un nom d’ailleurs. Le nom d’île d’un enfant à la fois bien réel et rêvé que le poète dessine avec ses mots, pour lui donner, dans les poèmes, une extraordinaire présence. On sent que le lien que traduisent ces textes est très fort. Qu’il est vivant. Qu’il va comme un frêle esquif de tendresse vers ce jour ou peut-être…
Robinson, c’est la joie, c’est le rire, c’est la course vive. C’est l’enfance du poète aussi, redécouverte dans la force des sentiments de ce Papy, bien réel, qui aime et qui peine de cette séparation.
Un livre où l’on redécouvre que le bonheur qu’on peut avoir, c’est d’abord celui de l’autre.
Alain Boudet

 

Écrivain : Guy ALLIX

Guy Allix est né en 1953 à Douai. A vécu dans le nord de la France jusqu’en 1968. Enfance difficile près des terrils et de la misère. A vécu à Rennes de 1968 à 1975 où, après ses années de lycée, il exercera différents travaux : manutentionnaire, aide-soignant, garçon de course, agent de tri, surveillant dans un lycée privé, courtier etc.
Vit en Normandie depuis 1975.
Professeur de lettres à l’IUFM de Caen, puis à l’IUT de Lisieux. A mené de nombreuses expériences pédagogiques autour de la poésie en collège et lycée.
Intervient dans de nombreux ateliers d’écriture.
Dernières publications :
Le Petit peintre et la vague, album enfants illustré par Martine Delerm, éditions coop-breizh Beluga, 2014
Survivre et mourir, Rougerie, 2011
Correspondances Guy Allix et Marie-Josée Christien, Editions Sauvages, 2011
Maman, j’ai oublié le titre de notre histoire, Librairie Galerie Racine, 2008
Oser l’amour , Atelier de Groutel, 2007
Le poème est mon seul courage, éditions Le Nouvel Athanor, préface de Jean-Luc Maxence, 2004
Quelque part entre silence et fureur, L’inventaire, 2001...

Illustrateur : Alberto CUADROS

Alberto Cuadros est artiste-peintre-sculpteur et poète chilien  installé à Dives-sur-Mer (Calvados).
La mémoire émotive joue un rôle important dans ses processus de création.  Ses couleurs sont celles du Réalisme Magique. Son imaginaire est étroitement lié à sa poésie et à son travail sur la matière. Inspiré du théâtre il met en scène ses personnages. Humour et poésie se dégagent des sculptures comme des peintures qui témoignent de beaucoup d’inventivité. Composées de matériaux hybrides, métaux, cailloux, ficelle, livres, ses œuvres donnent une impression de force et d’harmonie.
Il inscrit son travail dans une référence aux artistes que l’on rattache au mouvement du Réalisme Magique, comme les écrivains latino-américains du XXe siècle :
Gabriel Garcia Marquez, Carlos Fuentes ou Julio Cortázar.
Organisateur du Festival d’Art Actuel de Dives-sur-Mer....

     
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