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LES HOMMES TISSENT LE CHEMIN

texte de Bernard GRASSET
illustré par Jean KERINVEL

(Voyages 2)
Les hommes tissent le chemin, Voyage 2, constitue le second volet d’un triptyque dont la dernière partie est en cours d’écriture1. Ce second volet s’est écrit lentement, doucement, sûrement, de 2000 à 2008 au fil des saisons du voyage. Tous les poèmes de ce triptyque portent la trace d’un lieu, d’un temps concrets, sont l’écho d’une expérience de vie. Comme si l’acte de voyager nous rendait les hommes, les paysages, plus proches, nous les dévoilait dans leur vérité, au seuil du sens étoilé. Le voyage poétique est aventure, exploration, accueil des sources et ligne d’avenir. Du nord au sud, de l’est à l’ouest, les mots de Voyage 2 sillonnent la France entre montagnes et mers, îles et plaines, villes et campagnes. Et s’ouvrent à l’Europe frontalière, l’Europe des racines lointaines. Sans voyage, au moins dans la mémoire, une poésie peut-elle exister ? Le poète est le voyageur des signes, le déchiffreur de l’univers, celui qui chante au plus profond de l’humain.
Les lieux de Voyage 2 ne sont pas nommés, pas plus que ceux de Voyage 1. Liberté entière est laissée au lecteur de parcourir ces lieux et ces temps sans nom pour leur donner la couleur et la musique de sa propre vie. Voyager poétiquement, c’est rechercher un sens à notre destinée en marchant inlassablement vers un jardin de lumière cachée.
Aux mots des Hommes tissent le chemin se sont associés les traits et couleurs de Jean Kerinvel, peintre de l’intensité fulgurante, à l’écoute des forces qui irriguent le monde. S’il adopte une lecture sous l’angle de l’immanence de notre condition humaine, s’il pratique un art silencieux sur la transcendance, il n’en aime pas moins entrer en dialogue amical et bâtisseur avec des penseurs, des poètes attentifs à l’invisible. Les hommes tissent le chemin, Voyage 2, est devenu ainsi, par le contrepoint des mots et des couleurs, une œuvre d’écoute entre fini et infini, matière et esprit, vibrant d’un double humanisme à partir d’un commun rêve de beauté.

 

48 pages - Quadrichromie - 15X21cm - Broché
2014
ISBN 978-2-912360-92-2

 
 
 

CRITIQUES

Curieux livre que celui-ci. Curieux et plaisant. Des poèmes de voyages, écrits sur la route : paysages, sensations, émotions, recherche des traces de l’homme et du temps… Une écriture proche de la photographie comme souvent dans cette géopoétique de l’écriture chère à Kenneth White. Des peintures totalement abstraites. Une mise en écho via les couleurs, les formes, les rythmes. Un livre inversé si on peut oser ce terme et c’est ce qui lui donne sa personnalité propre et nous invite à y revenir comme on revient sur et dans les paysages qui nous fondent, nous parlent, nous re connectent au monde et à nous-mêmes. Un livre d’éditeur et bravo !
Patrick Joquel

 Un ouvrage bien construit, où les peintures de Jean Kerinvel apportent de la dimension et de la couleur à la poésie de Bernard Grasset.
Le regard de Bernard « contemple les volutes du mystère » qui plane autour de chaque lieu qui l’interpelle, une fontaine, un jardin, un clocher, la Loire, les vignes…, tous des endroits où la mémoire s’incruste et ne décolle pas.

Les hommes tissent le chemin, au détour des rues, au retour de l’océan ; ils « écoutent la lumière » qui les illumine et les éblouit tout à la fois.
C’est à chaque fois l’éloignement (le train ; le bateau : « partir encore vers le large »), l’errance (« marcher encore, gravir ») mais aussi le retour sur soi, vers son pays ; mais il faut revenir par le « chemin dans les ruelles » tout tracé pour découvrir encore et encore d’autres lieux, d’autres liens.
Si Bernard Grasset recherche la liberté, la lumière, l’évasion, il est aussi le poète du retour, de la « résistance ». Son cheminement ne s’arrête jamais : « L’écho des années/Prolonge l’aventure ».
L’auteur voyage sans arrêt et alterne entre partance et revenance, à la recherche du Jardin oublié.
Jean Kerinvel, grâce à ses peintures, développe une abstraction aérée et vive, où l’on discerne sa volonté de casser une géométrie trop stricte, un agencement trop étriqué vers un espace surdimensionné, qui s’ouvre sur des horizons de découverte et de liberté.
Une association entre peinture et poésie qui a sa raison d’être.

Un ouvrage passionnant à découvrir.

Patrice BRENO

 Deux artistes - un poète philosophe et un peintre - ont réuni leurs talents pour nous offrir un très beau récit de voyage. La plume de Bernard Grasset, marcheur artiste pétri d’humanisme, alliée au pinceau de Jean Kerinvel, qui a longtemps enseigné la philosophie, invitent à découvrir des paysages de l’Ouest et d’ailleurs. On se laisse bercer par la musique des mots et transporter par le jeu des couleurs.
Une petite pépite qui parcourt aussi des chemins plus intérieurs. Matin d’aventure / Au-delà des vignes, / Des refrains d’ardoises / Jaillit le ciel bleu cristallin / La Loire, long fleuve gris, / Traverse le pays d’enfance, / Rives de peupliers, / Ode de pierres blanches.

François Vercelletto – Ouest-France

Nous sommes très heureux que les pérégrinations de Bernard Grasset, assurément l’un des meilleurs poètes vendéens actuels, l’aient amené à faire escale chez Soc et Foc. La première partie de la trilogie avait été publiée en 2008. La troisième est en cours d’écriture. La rencontre d’un lieu et d’un moment privilégié fait ensuite sourdre un poème, goutte à goutte. À travers ces textes, le voyage est exploration et recherche, de l’univers aussi bien que de l’humanité. Le sens profond de la vie apparaît alors à travers des mots simples. C’est la magie qui habite le poète. Les peintures aux couleurs éclatantes de Jean Kerinvel donnent richesse et complexité comme en contrepoint. Un livre splendide.
Écouter, chercher,
Silence des heures,
Écrire, vivre,
Arpèges du cœur

A.P. – Lire en Vendée n° 28

L’aède chante : Parole et mémoire, / Jardins de lumière, / Au cœur de la  cité / Une mélodie s’embrase... Vous souvenez-vous du voyage d’Ulysse ? Oui, bien sûr, qui pourrait oublier l’immense et aventureux retour d’un être vers sa patrie ? La mer encore et le vent / Le phare des lointains / Une main creuse le temps. La quête, la recherche nostalgique de l’essentiel, la navigation de lieu en lieu comme autant de découvertes de l’homme, ce chant qui nous vient d’une source de lumière, celle de la Grèce découvrant la liberté, la beauté, et la destinée humaine...  Aube, le soleil rougeoyant / Éveille un monde nouveau, / À la proue je me tiens libre / Dans le vent de l’infini.

L’exil du chemin, / Braise et chants, / Veiller, attendre / Les rives de demain. D’île en île, de chant en chant, c’est bien à une odyssée que Bernard Grasset nous convie dans ce second voyage des Hommes tissent le chemin, une odyssée calme et splendide, le regard du navigateur fixé sur les peintures rayonnantes de Jean Kerinvel (pas moins de dix-sept reproductions sur quarante-deux pages) : Dans le soleil brûlant de midi / Une si longue montée / Mère de la plus haute colline // Des bateaux donnent, / S’éveillent du port antique / Cristal de lumière. Dans cette odyssée cependant, nul monstre, nul danger ne paraît guetter, tout est calme, lumière, liberté. Ou plutôt, entendant traverser l’ombre, la lumière, par des mots forts et simples, en un style limpide et assuré, le poète bâtit Ne pas déchirer, simplement bâtir.  Il bâtit en effet ses poèmes en autant de lieux que de peintures, en traversant la Méditerranée et l’Europe, et l’on navigue sur la Loire et le Rhin, et l’on se mêle parfois à d’autres peuples... Ah oui, ces pages se lisent sans difficulté, avec la simplicité donnée par l’écriture de la clarté et du bonheur, du beau mystère, de la belle aventure. Si loin que nous soyons allés dans notre propre expérience humaine, nous lisons ces poèmes éblouis, nous passons et nous y revenons, car c’est là notre demeure, et notre liberté, Entre angoisse et attente, Errance et retour, / Athènes s’efface, demeure, / Comme une pure liberté.
Et ce lieu, notre lieu, nous remercions l’auteur de nous le montrer, sur l’île grecque qui ici réapparaît, la liberté : Eau et soleil, / Temple d’Aphaïa / Aux claires colonnes // La route monte / Comme un chant / Dans le bleu azuré.// Vergers du silence, / Chapelle de blancheur / Tout signe l’ailleurs. // Encens et jetée, / Entre ciel et mer / L’île disparaît.

Olivier Massé – Diérèse n°65

 

Le lieu intérieur, pur
Résonne d’un éclair
Où se penchent nos vies

Poète passionné de musique et de peinture (là avec Geneviève Roch dans le « Chemin de feu », ici avec Jean Kérinvel), traducteur (de l’hébreu, du grec), philosophe (un essai sur Pascal), Bernard Grasset est surtout poète (18 recueils depuis «Racines » en 1995). Voyageur des signes, découvreur de l’univers, Bernard Grasset nous emmène soit à la montagne (au pays des lauzes) soit en Camargue, soit en Grèce, aux bords de la Loire (ou du Rhin). Si l’on se réfère au champ lexical, Bernard Grasset nous parle de cheminer, gravir, marcher, écouter, vivre ou alors il s’agit de dualités (l’accueil, la source ; la lampe, le souffle ; les colonnes, l’horizon). Mais cette poésie emprunte aux poètes espagnols (pensons à Calderon de la Barca, à Juarroz) : c’est une poésie hauturière qui se rapproche de Daumal par son goût de l’escalade (spirituelle)
L’accès du monde solitaire
Ouvre sur le silence, l’infini
Toute liberté, tout bonheur
Jaillissent au fond du silence.

Proche de la Grèce (de ses signes, de ses oracles, de ses sphinx), Bernard Grasset fixe son regard sur les crêtes, dans une luisance aurorale ; amoureux des cyprès, des fontaines et des sources, le poète va de l’éclair à la foudre, de la lampe à la lumière, du souffle à l’intériorité :
Vergers du silence
Chapelle de blancheur
tout signe l’ailleurs.

Bernard Grasset célèbre la juste parole, il marche libre dans la nuit du mystère et suit la voie de l’attente, celle où « Les hommes tissent le chemin ».
Gérard Paris, Concerto pour marées et silence, revue

Bernard Grasset avait qualifié son précédent livre (Chemin de feu, éditions du Lavoir Saint-Martin, 2013) de « journal poético-culturel en quête de lumière ». Les textes qu’il publie aujourd’hui sont à l’avenant, accompagnés également par les œuvres d’un peintre de talent (Jean Kerinvel). Nous voici de nouveau avec lui en chemin, dans un voyage poétique, qu’il qualifie d’ « aventure, exploration, accueil des sources ».
« Les hommes tissent le chemin », nous dit donc Bernard Grasset. Avec eux, il file la trame des lieux et des instants. Le poète ligérien – il vit en Vendée et travaille à Nantes – éprouve de tout son corps (et de tout son cœur) des moments vécus intensément : ici entre « oliviers et amandiers », ailleurs entre « bruyères et fougères ». Ambiances méditerranéennes d’un côté, atlantiques de l’autre. Pas de lieux nommés, mis à part – comme involontairement – la Loire, le Rhin et la Grèce. « Liberté au lecteur, nous dit Bernard Grasset dans la préface de son livre, de parcourir ces lieux et ces temps sans nom pour leur donner la couleur et la musique de sa propre vie ».
Pour autant, le poète ne dédaigne pas de prendre, à l’occasion, le lecteur par la main. Sous sa plume des mots-clés surgissent en forme d’appels : « Ecouter », « chercher », « écrire », « vivre », « marcher », « penser », « contempler », « écouter »… Comment ne pas penser à cette phrase du poète Gustave Roud : « Nous étions nés pour la contemplation, mais quelque chose d’autre nous est imposé sans merci».
Bernard Grasset nous conduit précisément à cette exigence de contemplation. Beauté du monde, donc, charme des lieux. Oui, parce que voyager poétiquement, affirme Bernard Grasset, c’est « rechercher un sens à notre destinée en marchant inlassablement vers un jardin de lumière cachée ». Le poète, dit-il encore, est « le déchiffreur de l’univers ». Belle mission qu’il s’assigne à sa manière. Ainsi, sous sa plume, « La Loire murmure/l’autre pays » et « l’accès au mont solitaire/ouvre sur le silence, l’infini ».
Le poète allie ainsi subtilement, tout au long de son livre, la méditation philosophique (et spirituelle) aux énoncés les plus concrets sur la simplicité des jours. « Un banc de pierre/des moineaux, le vent/la lueur d’un vitrail/habite la pénombre ». Mots élémentaires, presque ascétiques, pour dire la plénitude.

Pierre Tanguy / Recours au poème  http://www.recoursaupoeme.fr/critiques/fil-de-lectures-de-pierre-tanguy-bernard-grasset-olivier-cousin/pierre-tanguy


La Loire pays d'enfance, ou paysage du matin, le murmure ou l'écho des années, une lampe ou le souffle d'un ami se multiplient au gré des poèmes pour tisser un chemin tout intérieur. Illustré par les peintures habitées de Jean Kérinvel.
Racines- Septembre 2016

 

Écrivain : Bernard GRASSET

Bernard Grasset vit en Vendée, travaille à Nantes et consacre ses temps libres à l’écriture poétique, la pensée philosophique et la traduction.
Poète marcheur et explorateur, passionné de peinture et de musique, il essaie, à partir de lointaines sources culturelles, de tracer le chemin d’un moderne humanisme de l’intériorité.
Il a publié dans le domaine poétique dix-huit recueils dont aux Éditions Multiples / Fondamente : Récits 2, 2001 ; Récits 3, 2005 (Prix Ville de La Baule) ; Contrepoints, 2009 ; aux Éditions de l’Atlantique : Liturgie (La Grande Ourse), 2009 ; Au temps du mystère… Poèmes bilingues 2, 2011 ; aux Éditions Jacques André : Feuillages, 2012.
Il a également fait paraître, en collaboration avec Glef Roch, un livre d’art aux Éditions Le Lavoir Saint Martin en 2013 : Chemin de feu, Peinture et poésie, et deux livres de traduction aux Éditions Arfuyen : Rachel, Regain en 2006 et Rachel, De loin suivi de Nébo en 2013.
Dans le domaine philosophique, Bernard Grasset est l’auteur de quatre essais autour de Pascal, la Bible, l’art, le mystère et la sagesse (éditions Kimé et éditions Ovadia).<...

Illustrateur : Jean KERINVEL

Jean Kerinvel vit et travaille à Nantes et depuis quelque temps dans la presqu’île de Crozon.
Après des études de philosophie à Nantes, il a passé les concours de recrutement puis y a enseigné la philosophie pendant 37 années. Il prend en 2007 sa retraite pour développer systématiquement ses activités de dessin et de peinture jusqu’alors marginalisées par son travail d’enseignement.
Il a exposé depuis cette date à Vertou en 2009, à Gruissan en 2010, à Nantes en divers lieux de 2011 à 2014, à Crozon, Morgat et Roscanvel, dans le Finistère, tous les étés des quatre dernières années.
Sa pratique assidue de l’abstraction l’a focalisé sur la manière dont naissent progressivement d’un ensemble de traces élémentaires des figures neuves dotées d’une dynamique propre, capables d’évoquer, par-delà toute représentation d’objet particulier, la venue en présence des choses du monde ainsi que l’activité cachée de l’imagination qui nous y rend sensibles. Cette activité créatrice et joyeuse commune
à l’artiste et au spectateur entre volontiers en résonance avec celle que suscite la parole poétique. C’est à nous f...

     
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