CRITIQUES
Si l’écrivain est souvent un secret pour ses lecteurs, Paul Bergèse ici nous entraîne dans une quête inverse, une itinérance au cours de laquelle il s’est promis de faire chaque jour le portrait d’un lecteur. Il découle de ce livre, fait de petits textes mi-poèmes mi-récits, une étrange impression, celle de voir comme un reflet de soi-même dans son approche personnelle au livre. Le poète a créé, peut-être sans le savoir, comme un jeu de miroirs qui donne à la fois toute la profondeur et toute la frivolité de l’art de lire…
Alain Perrocheau in Lire en Vendée. N°32 avril 2018
Ce « pèlerin de la poésie « nous propose des portraits de lecteurs croisés au cours de ses promenades.
Les lieux, les positions du corps sont décrits minutieusement, ouvrant l’imaginaire du poète qui invente toutes sortes de lecteurs. Déjà la texture, le grain, la couleur, l’épaisseur du papier donnent une note plus ou moins sensuelle au voyage … Les livres ne s’appréhendent pas de la même manière dans une bibliothèque ou dans un champ de luzerne, sous un ciel d’orage ou dans la pleine lumière avec des bouffées de senteurs provençales. « La scie des cigales » détermine une autre atmosphère que le silence. Le goulu, l’affamé, le gourmet, le studieux, l’équilibriste ont chacun une façon de se tenir et d’entrer dans les mots. « La main orchestre la musique de la voix ». Et parfois c’est le vent qui, au hasard, tourne les pages. Respiration, mimiques et gestes sont différents selon l’avancée du regard sur la page, le picotage ou la dévoration du texte. Un livre « gargoulette » se boit à la régalade. Une lectrice « nounou » tient le livre comme un bébé. « Elle lui soutient le dos, de la main droite elle lui caresse doucement le ventre et tourne les pages avec une prudente lenteur ». Paysage intérieur et extérieur se mêlent, agissent l’un sur l’autre. Les belles couleurs douces de Joëlle Bernard laissent sonner et résonner les mots du poète, se déployer les rythmes du livre qui nous est offert. Chaque page est un régal à savourer dans n’importe quel lieu, quel que soit le temps et l’humeur du moment.
Jacqueline Persini-Panorias Poésie Première 2018
« Un long moment le regard se porte sur la couverture » grâce à l’aquarelle de J. Bernard esquissant un lecteur discret au pied d’un arbre majestueux se perdant dans les nues. Des pavés de prose poétique, sertis d’images-joyaux, comme autant de variations : saynètes ou tableautins de lecteurs pris sur le vif de leur lecture. Tel l’amateur de BD adossé au rayonnage, plongé dans sa lecture jusqu’au moment où sa mère l’appelle : « Gros soupirs de regret. Le rêve s’écroule… » C’est aussi le regard qui s’échappe du livre tellement vivant qu’il nous relie à nous-mêmes. Le « cérémonial » de la lecture par tous les sens : en croquant une pomme, en grignotant un petit-beurre. P. Bergèse nous offre un goût d’été, de farniente, de « senteurs provençales ». Surgit l’hédonisme de la lecture : « à plat ventre dans le foin odorant… il rumine intensément les mots qui dansent devant ses yeux ». Joie, bonheur, rires pour tous les âges avec tous ces visages exprimant la palette des émotions ressenties dans les mots. Tout est dit de manière si poétique et juste, touchante, légère et au vif de l’humain ! Un livre extraordinaire que se doit de lire et posséder tout lecteur, toute bibliothèque. Incontournable feel good read book !
O. B. Inter-CDI
À l’heure où prolifèrent smartphones, tablettes et liseuses, les lecteurs de « livres-papier » se font de plus en plus rares. Cependant et fort heureusement, ils sont encore très nombreux et témoignent de leur dévorante passion. Paul Bergèse, lors d’un « séjour d’itinérance », les a observés dans leur pratique addictive, réfugiés dans des lieux aussi différents que des librairies et des bordures de champ, des trains de nuit et des bistrots. Isolés du monde qui les entoure, c’est le plus souvent allongés ou assis qu’on les retrouve : enfant dans un supermarché, « assis en tailleur sur le carrelage », adolescent « à plat ventre dans le foin odorant », jeune fille « assise sur une chaise de jardin à l’ombre du saule pleureur » ou vieux lecteur sur un banc de bois… En relisant ces proses poétiques, l’on croise le fantôme bien oublié hélas de Georges-L. Godeau dans cette façon habile d’entraîner justement le lecteur dans une spirale avant de lui porter le coup fatal d’une chute efficace. Goulus ou bruyants, gourmets ou silencieux, tous les types de lecteurs trouvent ici leur place : grâce aux livres de rêve, ils apaisent leurs rêves de livres. Ajoutons que de délicates aquarelles de Joëlle Bernard complètent sans redondance ces textes originaux pour faire de ce livre un petit bijou raffiné qui ne peut que confirmer chaque lecteur à poursuivre son addiction dans cette enrichissante voie pour le cœur et l’esprit.
Georges Cathalo in Texture
Voici un livre de petites proses où celui qui écrit parle de ceux qui lisent. Démarche intéressante qui aboutit à trente-deux rencontres (nous-mêmes, lecteurs, avec ces personnages saisis et croqués), trente-deux aventures aussi (celles de ces lecteurs avec LEUR livre). Une humanité variée, enfants et adultes de tous âges, hommes et femmes. Une bibliothèque variée elle aussi, où l’on trouve BD, romans de toutes sortes, ouvrages de réflexion peut-être, journal, poésie, bien sûr.
Paul Bergèse est là un fin observateur. Il brosse en des textes forts différents, avec une belle habileté, des portraits de lecteurs, mais pas seulement. C’est toute une physiologie de la lecture où l’on découvre. Des rituels propres à chacun, tant il est vrai qu’il n’y a pas une mais DES manières de lire, des lieux, des gestes, des postures, des jubilations toute personnelles qui font décidément de la lecture une aventure unique.
Alain Boudet. La Toile de l’un.
Dès l’ouverture Paul annonce la couleur. Un cheminement de portraits de lecteurs. Glanés au fil de la marche. Attentif à saisir l’instant. La situation. Son comique. Sa poésie. Son bien-être.
On connait le travail des peintres : combien de portraits de lecteurs sur les toiles… Celui des photographes…On ajoutera avec bonheur ces portraits en mots.
La bibliothèque ou la classe qui présentent ce livre à leurs lecteurs de tous âges peuvent leur proposer de poursuivre cette galerie d’une manière ou d’une autre. Peinture, photo, textes…
Les aquarelles offrent une légèreté propice à la réception de ces paysages de lecteurs. Suggérer un maitre mot de Joëlle Bernard.
Patrick Joquel www.patrick-joquel.com
Après nous avoir étonnés en publiant l'an dernier son premier roman, le poète Paul Bergèse semble avec ce livre « Lecteurs » ne pas se lasser d'élargir son domaine d'écriture. C'est à une série de portraits mettant en lumière lectrices et lecteurs qu'il nous invite.
L'œil posé sur le personnage à découvrir l'auteur-observateur déroule discrètement ses plans d'approche et ses mises en scène à la façon d'un « voleur d'images ». Si Paul Bergèse demeure pudiquement à distance il parvient toutefois à glisser, par petites touches, ses impressions souriantes de poète.
J'aime ce livre en l'originalité du thème abordé, en ses pointes d'humour, en sa curiosité malicieuse.
La tendre fluidité des illustrations de Joëlle Bernard habille sobrement gestes et faits des invités à la figuration.
Arlette Chaumorcel, poète,présidente d'honneur de la Maison de la Poésie du Nord/Pas-de-Calais.
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Écrivain : Paul BERGESE
Provençal de l'arrière pays, celui de son cœur, celui de Giono, Paul Bergèse en porte toujours les chants, la chaleur, les senteurs et les saveurs mais il s'est greffé au ciel du Nord, à ses bleu noir, ses pastels fondus et ses douceurs de brumes opalines.
Parrain des salons du livre de Bailleul, et ceux de Maubeuge et de Douai destinés à la jeunesse, membre de la " Charte des Auteurs et Illustrateurs pour la Jeunesse ", de la " Maison des Écrivains " et de la " Maison de la poésie Nord- Pas-de-Calais ", il parcourt le pays et se fait pèlerin de la poésie par ses rencontres en milieux scolaires, bibliothèques, salons et autres fêtes du livre, ainsi que par ses interventions auprès des enseignants (stages et conférences) et des étudiants en IUFM.
Titres disponibles :
Le rhinocéros amoureux, 5,50 €, Pluie d'étoiles éditions, août 2002, illustrations de Titi Bergèse
Le coucou du haïku, 11 €, édition de La Renarde Rouge, août 2003, eaux fortes de Titi Bergèse, ré&eac...
| | Illustrateur : Joëlle BERNARD
Je dessine depuis que je suis toute petite, mais professionnellement depuis une trentaine d'années.
Je commence à peindre des portraits puis tout ce qui m'entoure dans tous les styles et toutes les techniques ; j'aime l'éclectisme, peut-être par peur de l'ennui.
Aujourd'hui je travaille le portrait sous toutes ses formes : classique à l'huile, moderne à l'acrylique,
doux au pastel, une silhouette à l'aquarelle, la caricature et l'illustration sur tablette numérique.
Ce que j'aime le plus faire, c'est observer les gens qui m'entourent, je saisis une attitude, la mémorise et la retranscris (en l'exagérant un peu !) en personnage de bande dessinée .
Je viens de publier un livre « Eva fait du ski à Chamonix ». J'ai fait le texte et les illustrations (le visuel restant la priorité)
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