|
|
|
CARTE MÉMOIRE
texte de Gabriel ARNAUD illustré par Claire FAUCHARD
Palingénésie désigne le retour à la vie après un état de mort réelle ou apparente.
C’est en voulant construire mon atelier derrière la maison, là où se trouvait un grand frêne, que les palingénésies sont nées : construire autour ou couper l’arbre, il fallait faire un choix… Lorsque le frêne fut coupé, il y eut comme une évidence : garder une trace, une empreinte.
Détacher la toile du cadre
Prendre une toile souple
Un drap
Le préparer
Le peindre
Faire une empreinte
Le retravailler
Baguette chinoise et encre noire
Pastel
Acrylique
Redonner vie
Peut-être
Retrouver un nouveau paysage
Ou pas
Simplement composer
Lignes couleurs
Un monde imaginaire
Plus grand que le monde.
Claire Fauchard
|
|
|
|
|
|
|
CRITIQUES
Un de ces livres dont l'équipe Soc et Foc a le secret. Cette pertinence complice entre les artistes. A un arbre coupé, de l'émotion, des images, des mots. Comme des fragments de poèmes. Comme un souffle qui accompagne la gravure. Un murmure. On aimerait se promener dans l'exposition des originaux avec une voix à l'oreille. A défaut on se plonge dans le silence du livre, sa respiration et sa lumière.
A l'écoute de la nature et par tous nos sens, on devient amateur de beauté, artiste à sa façon ou carrément et à son tour créateur.
Patrick Joquel Août 2017
Un livre rare. Presqu’improbable. Un livre qui tourne autour d’une souche. Celle du frêne qu’on a coupé pour construire l’atelier.
Comment garder trace de l’arbre ? Empreintes, gravures et mots tentent d’apprivoiser ainsi le souvenir, la perte et de permettre la durée.
Un livre mystérieux, dense. Des mots légers, textes courts : un livre très silencieux. On s’y promène de texte en image et d’image en texte, surpris, paisible.
Patrick Joquel
« Palingénésie » désigne le retour à la vie après un état de mort réelle ou apparente.
Claire Fauchard, dans ses peintures et gravures reprend des éléments de bois du grand frêne coupé pour construire son atelier. Elle garde ainsi une trace, redonne vie à l‘arbre. L’auteur « déverrouille son regard » pour qu’il s'arrête sur « un brin d'herbe, une larme ou un sourire/un caillou, une lettre, un parfum/une fleur ou un cri/un arbre ». « L'arbre coupé ne reconnaît plus le ciel/à la terre il offre la blessure/de ses yeux ». L‘arbre est lié à l’humain, au temps qui passe: « Pourrons-nous résister/à l'effacement?...Tout se défait et se construit/ dans un même mouvement».
Une démarche inédite: faire renaître un arbre dans un travail conjoint artistique et littéraire pour faire surgir « Un monde imaginaire/Plus grand que le monde ».
0. B. INTERCDI N°264 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2016
|
|
Écrivain : Gabriel ARNAUD
Gabriel Arnaud a eu 20 ans en 1968 dans la campagne vendéenne.
Passionné (entre autre) de lecture et d’écriture.
Intervient comme lecteur dans des bibliothèques ou de petites salles de spectacle.
Tient régulièrement deux blogs :
- Critiques de livres : en marge(s)
http://enmarges.eklablog.com/
- Textes courts, poèmes : impatience du frisson
http://impatience.eklablog.com/
Auteur de :
Autoportrait à la fenêtre, 2009, auto édition
Cépages, en collaboration avec Claire Fauchard, dessins, 2005, auto édition
Textes dans les recueils ou revues suivants :
Au train où vont les choses, Écho Optique, 2000
| | Illustrateur : Claire FAUCHARD
Peintre depuis l’enfance, c’est dans la lumière du Sud-Vendée à Foussais Payré que Claire Fauchard a choisi de vivre et travailler, entre lacs et forêts.
Elle puise toute la substance graphique de ses tableaux dans la contemplation quotidienne de la nature et de la vie sous toutes ses formes. La gravure devient alors comme un accord complémentaire à la peinture.
Pas de création sans musique et poésie. Depuis toujours, la danse, la musique et la poésie accompagnent sa vie et sa recherche artistique.
Livret Les mots dansés en 2005 avec les élèves du Lycée Bel Air de Fontenay-le-Comte.
Livret Cépages en 2005, avec Gabriel Arnaud, autoédition.
Dernière exposition au Musée de l’Imprimerie de Nantes en 2013, Impressions contrastées....
|
|
|
propos de l'auteur
On ouvre la porte du jour
on prend le temps de déverrouiller son regard
pour qu’il s’arrête devant ce qu’il a l’habitude de rencontrer
un brin d’herbe, une larme ou un sourire
un caillou, une lettre, un parfum
une fleur ou un cri
un arbre.
On s’assoit sur une très vieille souche
en observant la vie dessiner
son chemin invisible de fourmi.
Alors, on pose quelques mots dans les marges
et d’autres mots apparaissent
sous l’écorce d’un miroir embrumé
derrière la parole sucrée des livres
découvrant un monde au-delà de l’intime.
Tout peut arriver, en nous et hors de nous.
Gabriel Arnaud |
|
|